VIE DE COUPLE - Aux yeux de Phillip Craft, chirurgien plastique à Miami, Anna, son épouse et ex-mannequin, est l'une des plus belles femmes du monde. Pourtant, en vieillissant, même les bombes dans son genre n'ont rien contre un petit coup de bistouri, surtout après plusieurs grossesses. Et Anna n'échappe pas à la règle.
"Au début de notre mariage, je ne voulais pas que Phillip intervienne sur mon corps mais, à l'époque, j'avais une vingtaine d'années et je n'avais pas besoin de grand-chose, si ce n'est d'un peu de Botox", confie-t-elle au HuffPostaméricain.
Elle a changé d'avis en 2005, après la naissance de leurs deux garçons, Aston et Phillip Jr. "J'ai pris 25 kilos à chacune de mes grossesses", explique-t-elle. "J'ai perdu assez facilement mes kilos en trop, mais je n'avais plus la même silhouette et, malheureusement, je le vivais plutôt mal."
La profession de son mari s'est alors avéré bien utile, même si Phillip avoue ne pas s'être laissé facilement convaincre de la faire passer sur sa table d'opération.
Ce couple de quadragénaires détaille pour nous les interventions que Phillip a pratiquées sur Anna ces douze dernières années et nous fait découvrir à quoi ressemble la vie avec un chirurgien esthétique.
Depuis combien de temps êtes-vous mariés?
Phillip: Nous nous sommes mariés en décembre 1997. Ca fait donc un peu plus de 20 ans. Je travaille en tant que chirurgien esthétique depuis l'été 2000.
Anna, qu'avez-vous pensé de la décision de Phillip de se lancer dans la chirurgie esthétique?
Anna: Quand nous nous sommes rencontrés, il était encore étudiant en médecine et ne s'était pas encore choisi de spécialité. À l'époque, son père était chirurgien esthétique à l'hôpital où je travaillais. C'était aussi un excellent chirurgien. Il va sans dire que, quand Phillip a fini par choisir la chirurgie esthétique, ça ne m'a pas étonnée.
Et vous travaillez dans le cabinet de Phillip, c'est bien ça?
Oui, je suis la directrice commerciale du cabinet de mon époux. Au début de notre mariage, je travaillais comme mannequin. Par la suite, je me suis impliquée dans le système scolaire public avant d'ouvrir une galerie d'arts pendant quelque temps. J'ai aussi été membre du conseil d'administration de l'orchestre symphonique de Miami, en qualité de directrice du développement.
Quelles interventions Phillip a-t-il pratiquées sur vous pendant toutes ces années?
Après la naissance de mes deux garçons, en 2005, j'ai fait une chirurgie d'après grossesse: une liposuccion de la taille, des poignées d'amour et de l'abdomen, et une augmentation mammaire pour réparer les dégâts causés par deux années d'allaitement. Quelques années plus tard, j'ai fait retoucher mes fesses. J'ai aussi fait des injections de fillers sur mon visage.
Phillip, qu'avez-vous ressenti quand Anna vous a demandé de l'opérer? Étiez-vous anxieux?
En médecine, et plus particulièrement en chirurgie esthétique, intervenir sur un membre de sa famille est mal vu. C'est presque un tabou. Mais ma femme, qui avait la chance d'avoir un physique de mannequin, souhaitait quelques retouches, comme tout un chacun. On a tous nos petits complexes, des zones qu'on voudrait améliorer. Et ma femme n'a pas fait exception à la règle.
Anna a ainsi toujours rêvé d'avoir des lèvres plus charnues, plus voluptueuses, pour contrebalancer la structure de son visage. Par ailleurs, après l'allaitement, et les pertes de poids et les changements hormonaux qui en ont résulté, ses seins ont rétréci de moitié. Ils n'étaient plus aussi fermes et galbés qu'auparavant. Elle voulait un petit coup de pouce pour retrouver sa belle poitrine, et c'est justement mon domaine d'expertise. Elle faisait confiance à mes compétences de médecin. J'ai donc accepté de l'opérer, même si notre culture allait sans doute réprouver ma décision d'aider ma femme, considérant que j'entretenais en réalité son manque de confiance en elle.
Qu'avez-vous ressenti dans la salle d'opération pour de cette première intervention? Vous étiez tendu, j'imagine?
Phillip: Je dois admettre qu'au début de l'augmentation mammaire, j'étais un peu nerveux. J'avais même la main qui tremblait. Mais, dès que j'ai commencé à rendre à ses seins le volume qu'ils avaient auparavant, j'ai procédé avec une grande confiance en moi. Je lui ai rendu sa silhouette parfaite. J'ai aussi eu recours à la liposuccion pour rectifier les petites poignées d'amour qu'elle avait au niveau de la taille. Grâce à moi, sa silhouette est encore plus parfaite, et elle peut s'exhiber sans complexe dans un petit bikini sur les plages de Miami. Anna est mon modèle vivant, mon modèle personnel, la plus belle pub possible pour mon cabinet de chirurgien esthétique. J'ai pratiqué ces interventions il y a plus de douze ans maintenant et ses seins n'ont pas bougé: ils sont toujours aussi beau.
Avez-vous pratiqué d'autres interventions depuis?
Phillip: Quelques années plus tard, à sa demande, j'ai aussi retravaillé la forme de ses fesses. Quand elle était mannequin et défilait sur le podium en haute couture, elle trouvait que ses fesses ressortaient trop, elle ne les aimait pas. Certes, j'appréhendais de l'opérer, mais j'ai redoublé de vigilance. Je savais qu'avec mon regard d'artiste et l'attention que je porte aux détails, je pourrais redonner de l'harmonie à son corps et que ça la rendrait heureuse. J'ai fait du bon boulot, non? Elle est carrément canon.
Anna, je suis certaine que les gens sont toujours curieux de savoir à quoi ressemble la vie avec un chirurgien esthétique. Que leur racontez-vous? Quels sont les avantages et les inconvénients?
C'est marrant, on me pose constamment cette question. Comme pour n'importe quelle autre profession, il y a des avantages et des inconvénients.
Côté avantages, j'ai accès à toutes les procédures médicales et esthétiques que je veux. Mais je ne suis pas obsédée par la chirurgie esthétique, ce n'est pas mon style. Mon allure me tient à cœur et je m'efforce de conserver ce que la nature m'a donné, mais je ne fais pas la totale. D'ailleurs, Phillip n'accepte pas toujours ce que je lui demande. C'est pour ça que je suis persuadée que c'est un excellent chirurgien, un grand artiste. Si on le modifie trop, le corps commence à avoir l'air bizarre et les choses dégénèrent facilement. D'après mon, mari, ce sont les patients et les procédures qu'il refuse qui lui valent son excellente réputation; choisir de pratiquer la bonne intervention sur le bon patient et au bon moment est très important.
Quant aux inconvénients, au départ, ça m'ennuyait qu'il voie des belles femmes nues toute la journée, mais il m'a toujours soutenue et a fait preuve d'une grande bonté envers moi. J'admets désormais que cela fait partie de sa profession. Et puis, dans un mariage heureux, il n'y a pas de place pour le manque de confiance en soi.
Quelle est la réaction des femmes quand elles apprennent que votre mari est chirurgien esthétique?
En général, elles n'en croient pas leurs oreilles et relèvent immédiatement leur tee-shirt pour montrer leurs seins ou leur ventre. Elles ne tardent pas à poser des questions et parler de leurs complexes. C'est marrant. La plupart des gens s'imaginent qu'on a une vie super glamour, et c'est sans doute vrai pour la majorité des épouses de chirurgien esthétique. Moi, j'ai été élevée à la campagne, entourée de garçons et de bagnoles. Au fond, je suis juste une fille du Sud, une fille simple. On aime aller camper, chasser, pêcher et cuisiner.
Vos amis et votre famille ont-ils droit à des consultations gratuites ou à des ristournes?
Anna: Nos vrais amis et notre famille ont droit à la réduction "amis et famille", mais seulement après vérification de ma part ou de celle de Phillip. Vous n'imaginez pas le nombre de patients qui viennent au cabinet en se disant nos amis pour avoir droit à une ristourne alors qu'on ne les connaît pas!
Phillip, qu'est-ce que ça vous fait de travailler avec Anna et qu'elle soit au cabinet pour montrer ce dont vous êtes capable?
J'ai la chance extraordinaire d'être marié à mon associée, qui n'est pas seulement une pub vivante pour mon travail, mais qui est aussi capable d'expliquer à nos clients potentiels ce qu'ils peuvent attendre de leurs interventions. Elle peut leur expliquer, preuve à l'appui, l'augmentation mammaire, la plastie des fesses, le body contouring, et les solutions injectables dans le visage, comme les fillers dans les joues et le Botox. Elle aide les patients à comprendre et à se préparer pour le processus de guérison postopératoire et les rassure quant à leur décision de passer sous le bistouri, qui peut parfois faire peur.
Voilà ma façon de voir les choses: je suis l'artiste du cabinet et Anna se charge de la paperasserie et de garantir la qualité des soins, ce qui n'est pas rien. Nous sommes fiers de faire bénéficier nos patients des meilleurs soins et des procédures les plus innovantes. Grâce à son souci du détail et la qualité de nos services, il faut désormais compter sur nous dans l'industrie de la chirurgie esthétique!
Cet article, publié à l'origine sur le HuffPost américain, a été traduit par Laure Motet pour Fast For Word.